mercredi 7 avril 2010

Les Juifs et l'homosexualité

La position de l'Eglise catholique sur l'homosexualité lui vaut les foudres des milieux progressistes de tout poil. Quel est le point de vue du judaïsme sur cette question ?

[Dans sa liste détaillée des comportements sexuels illicites, la Torah interdit explicitement la pénétration homosexuelle masculine : "Ne cohabite point avec un mâle, d'une cohabitation sexuelle : c'est une abomination (toeva)" (Lévitique, 18, 22). Par la suite, il est mentionné que ceux qui viendraient à enfreindre cette interdiction sont tout bonnement condamnés à mort. (Lévitique, 20, 13). En outre, cette interdiction relève d'une catégorie de péchés capitaux - guilouy arayot - à ne transgresser en aucun cas, même pour sauver sa vie (YD 157:1). De même, les sept lois Noahides proscrivent un tel comportement chez les païens (Sanhédrin 58a).

Bien que la Torah ne mentionne pas explicitement le lesbianisme, les Sages l'ont inclus dans les pratiques sexuelles illicites, prohibées car relevant d'imitation des coutumes égyptiennes (Sifra Lévitique 18:3). Si certains érudits classent les relations
homosexuelles féminines dans la catégorie des injonctions bibliques (Kiryat Sefer Issourei Biah 21:8), d'autres se contentent de les voir comme une interdiction rabbinique (Prisha EH 20:2).

(...) Diverses explications ont été proposées à la condamnation de l'homosexualité. Beaucoup ont affirmé qu'elle était interdite car elle exclut la reproduction et la perpétuation du monde (Hinouch 209). (...)

Inclinaisons acquises ou innées ?

Les discordes rabbiniques proviennent principalement de la compréhension des origines de cette orientation sexuelle. Certains Sages l'ont toujours perçue comme une rébellion flagrante et contre-nature envers la sagesse biblique (Igrot Moshé D. 4:115).

Cependant, quelques rabbins plus récents, comme le Rabbi de Loubavitch, ont considéré les penchants homosexuels comme l'expression de désirs involontaires et innés. Cette position rejoint plus volontiers les thèses scientifiques et sociales contemporaines, selon lesquelles les hommes ne "choisissent" pas leur attirance sexuelle et affective, quelle qu'en soit l'origine. Ainsi, la Torah ne condamnerait pas l'orientation homosexuelle elle-même, mais plutôt le choix de passer à l'acte.

Traiter la différence avec déférence

Toutefois, beaucoup de rabbins orthodoxes estiment que, comme en ce qui concerne différents types de déviations sexuelles, l'homosexualité est irrémédiable. Ainsi, de nombreux hommes conservent une forte attirance pour les membres du même sexe, qui semblerait insurmontable. Dans un célèbre article publié en 1974, le rabbin Norman Lamm a affirmé que même si les actes homosexuels demeurent interdits, les acteurs ne sont pas légalement coupables pour des actions provoquées par des penchants involontaires (oness). La plupart des penseurs orthodoxes ont rejeté cette
thèse. Selon eux, les individus ont toujours le choix de s'abstenir de toute activité sexuelle.

Néanmoins, ils reconnaissent l'énorme défi d'une telle abstinence et reconnaissent que les homosexuels sexuellement actifs (en particulier ceux qui ont choisi de rester dans la religion) ne doivent pas être considérés comme des rebelles qui méritent l'ostracisme (moumar lehachis). Au contraire, ils doivent plutôt susciter compréhension et compassion, et être traités avec déférence, comme les autres Juifs qui ne respectent pas les règles de la Loi juive (Halakha) (moumar leteavon ou tinok shenishba). ]

Source: Jerusalem Post

Que dit le catéchisme de l'Eglise catholique sur la question? La même chose mais de manière plus concise:

L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. Sa genèse psychique reste largement inexpliquée.
S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que « les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ». Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas.

Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve.
Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition.

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