Reclus dans leur hôtel, les avocats sont la cible de la presse locale qui a pris fait et cause pour les accusés et se demande si les avocats de la partie civile ne sont pas des "terroristes".
"Ma photo était ce matin dans les journaux de Malatya, et je suis traité de comploteur, raconte, jeudi soir, l'un de ces avocats, Orhan Kemal Cengiz. Maintenant, nous comprenons mieux comment ces meurtres ont pu être commis. Ces personnes ne peuvent même pas tolérer que les victimes soient défendues."
A la lecture de l'épais dossier d'instruction, on peut sérieusement se demander si ce ne sont pas les trois missionnaires assassinés et leur entourage qui se trouveront en position d'accusés pendant ce procès. Seize des 31 chapitres du dossier sont consacrés aux activités du petit groupe évangélique de Malatya qui imprimait et distribuait des bibles.
Selon Me Cengiz, "si les représentants de l'Etat continuent à dire que la Turquie est menacée par des ennemis de l'intérieur, et que les missionnaires sont des agents à la solde de l'étranger pour diviser la Turquie, ce genre de crimes est inévitable".
Les défenseurs des trois chrétiens assassinés veulent mettre en évidence les troublantes similitudes entre leur affaire et celle de Hrant Dink, journaliste arménien assassiné en janvier ou celle du prêtre Andrea Santoro, tué à Trabzon en 2005 : le profil des commanditaires et leurs relations avec des groupes paramilitaires.
vendredi 23 novembre 2007
La haine anti-chrétienne en Turquie
Le procès des cinq meurtriers de trois missionnaires protestants -deux Turcs et un Allemand assassinés de manière atroce en avril dernier, s’est ouvert aujourd’hui à Malatya, dans l'est de la Turquie. Le Monde fait un compte rendu de l’ambiance « délétère » qui règne dans la ville :
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