Lettre ouverte d’un paroissien de Niafles à son évêque Monseigneur Maillard
Monseigneur,
Le dimanche de Pentecôte, mes quatre garçons étaient sur la route de Chartres. J’étais heureux pour eux. Ils ont évité ainsi un des moments les plus douloureux qui puissent se vivre dans la vie d’un chrétien. Mes deux derniers qui servent le dimanche n’ont pas eu à faire le triste office qui suit.
Après une messe magnifique, véritable préfiguration d’une vision du Ciel où les servants de messe, comme des anges tout tendus vers Dieu, suivaient l’action du prêtre et prévenaient tous ses besoins pour le sacrifice « in persona Christi » comme la servante de l’Évangile regarde les mains de sa maîtresse, messe qui nous offrait une parfaite harmonie liturgique, a suivi une cérémonie qui nous a bien ramenés sur terre.
Notre prêtre qui avait consommé la sainte réserve et retiré le voile du tabernacle resta tourné vers l’autel, et tous ces petits anges emportèrent les vases sacrés, les canons d’autel, le conopée, éteignirent les cierges un à un, retirèrent le missel, replièrent la nappe d’autel, reprirent les fleurs et tout fut sombre dans le chœur. Nous étions comme à trois heures de l’après-midi il y a plus de 2000 ans un certain Vendredi…
C’est vous, Monseigneur, qui avez voulu ce décalage du calendrier. Vous avez ordonné la fermeture d’une église, le jour commémorant la naissance de l’Église.
Notre défunt curé, l’abbé Chéhère, mort à 94 ans, dans sa paroisse, a maintenu allumée durant 40 ans, la lumière du sanctuaire, et vous ne nous avez laissé que deux mois ce jeune prêtre qu’il avait appelé à son aide et que nous aimons. Deux petits mois concédés par vous le jour de l’enterrement de notre curé « pour une période de réflexion ». Vous nous aviez parlé aussi d’une concertation.
Quelques fidèles avaient pris rendez-vous pour se faire les porte-paroles de notre communauté. Vous avez finalement annulé ce rendez-vous l’avant-veille car vous aviez pris la décision de nous réunir ce soir-là, mercredi 23 mai, en une salle municipale à Craon. Nous voulions penser encore que nous allions nous parler, enfin.
Les propos rapportés par le maire de Niafles dans Ouest-France, les propos que vous auriez tenus à Lourdes et que nous ne voulions croire avant de les avoir entendus de nos propres oreilles, nous furent bien confirmés ce soir-là, puisque c’est votre propre bouche qui les prononça.
Votre décision de normalisation ‑ c’est-à-dire de fermer l’église Saint-Martin de Niafles – était prise et vous veniez pour l’annoncer. Vous nous concédiez une messe « en latin » le dimanche à 9 h, à près de 40 km de Niafles. Et bien sûr pas question de messe traditionnelle, catégoriquement Ah, vous faites bien partie de ces évêques « à l’écoute » mais qui n’entendent toujours que d’une oreille !
La Providence m’a permis de voyager en train avec vous le lendemain matin car je travaille à Paris et j’avais fait le déplacement. J’ai pu ainsi m’entretenir avec vous quelques minutes. Vous avez bien voulu m’entendre (ou n’avez pu faire autrement…) et ce fut sans hostilité. C’est donc votre clergé (ou du moins ceux qui ont emporté votre décision) qui nous déteste tant.
Je vous posais la question : « Pourquoi votre clergé nous déteste tant ? » Par votre réponse vous me le confirmiez : « C’est une histoire vieille de quarante ans »
Je vous ai répondu qu’il n’était pas de notre rôle de tirer quelque conclusion que ce soit de quarante ans de pastorale mais que, pour notre part, ces quarante ans de persécution nous avaient aguerris. Nous sommes entraînés comme les athlètes du stade et, si vous ne savez vous imposer un peu face à ce clergé dans le vent de l’histoire ancienne, sachez que c’est routine pour nous. J’ai cherché à vous faire comprendre qu’il fallait changer de décision car elle ne pouvait apporter la paix, une paix que vous ne pouviez que souhaiter, dans votre diocèse. Vous ne disiez rien.
Samedi matin, j’ai cherché à vous rencontrer, vous n’y étiez pas. Je vous ai fait donc remettre une lettre avec en copies nos différents courriers : une lettre au nonce apostolique datée du 17 et deux autres postées ce jour, l’une adressée à Mgr Castrillón Hoyos et l’autre à Mgr Ricard, dans l’espoir exprimé de vous faire comprendre qu’il était encore temps pour vous de sortir honorablement de cette mauvaise affaire pour l’honneur de l’Église.
Aujourd’hui, lundi de Pentecôte, cette église que vous vouliez fermer l’est bien, mais ce sont des fidèles qui s’y sont enfermés pour prévenir tout saccage dans le chœur, comme vous l’avez fait pratiquer chez ces malheureuses bénédictines de Craon, m’a-t-on dit.
Comme par hasard, votre vicaire général est venu faire un petit tour à Saint-Martin, accompagné de quelqu’un pour des « travaux » dans l’église ! ? Cette prévention était donc bien justifiée et il n’y aura pas de bloc de béton au milieu du chœur et la table de communion sera toujours là pour le jour inéluctable où la messe sera de nouveau dite ici. Le sacrifice ne sera pas offert sur une table, mais les fidèles auront une table pour le repas eucharistique, c’est mieux comme ça et cela vous explique un peu mieux notre attachement au rite traditionnel qu’une quelconque question de « sensibilité » comme on ne l’entend que trop.
L’abbé Chéhère a donné sa vie au service de l’Église et quarante ans pour que la lampe du sanctuaire reste allumée dans ce village de Niafles.
Il ne tient qu’à vous, Monseigneur, de rallumer cette flamme, n’est-ce pas un rôle plus conforme à votre mission que de fermer des églises ?
Veuillez croire, Monseigneur, à notre attachement à Jésus-Christ, à sa Sainte Église avec tout ce que cela comporte puisque c’est le sens de notre vie.
Jacques Le Morvan
Monseigneur,
Le dimanche de Pentecôte, mes quatre garçons étaient sur la route de Chartres. J’étais heureux pour eux. Ils ont évité ainsi un des moments les plus douloureux qui puissent se vivre dans la vie d’un chrétien. Mes deux derniers qui servent le dimanche n’ont pas eu à faire le triste office qui suit.
Après une messe magnifique, véritable préfiguration d’une vision du Ciel où les servants de messe, comme des anges tout tendus vers Dieu, suivaient l’action du prêtre et prévenaient tous ses besoins pour le sacrifice « in persona Christi » comme la servante de l’Évangile regarde les mains de sa maîtresse, messe qui nous offrait une parfaite harmonie liturgique, a suivi une cérémonie qui nous a bien ramenés sur terre.
Notre prêtre qui avait consommé la sainte réserve et retiré le voile du tabernacle resta tourné vers l’autel, et tous ces petits anges emportèrent les vases sacrés, les canons d’autel, le conopée, éteignirent les cierges un à un, retirèrent le missel, replièrent la nappe d’autel, reprirent les fleurs et tout fut sombre dans le chœur. Nous étions comme à trois heures de l’après-midi il y a plus de 2000 ans un certain Vendredi…
C’est vous, Monseigneur, qui avez voulu ce décalage du calendrier. Vous avez ordonné la fermeture d’une église, le jour commémorant la naissance de l’Église.
Notre défunt curé, l’abbé Chéhère, mort à 94 ans, dans sa paroisse, a maintenu allumée durant 40 ans, la lumière du sanctuaire, et vous ne nous avez laissé que deux mois ce jeune prêtre qu’il avait appelé à son aide et que nous aimons. Deux petits mois concédés par vous le jour de l’enterrement de notre curé « pour une période de réflexion ». Vous nous aviez parlé aussi d’une concertation.
Quelques fidèles avaient pris rendez-vous pour se faire les porte-paroles de notre communauté. Vous avez finalement annulé ce rendez-vous l’avant-veille car vous aviez pris la décision de nous réunir ce soir-là, mercredi 23 mai, en une salle municipale à Craon. Nous voulions penser encore que nous allions nous parler, enfin.
Les propos rapportés par le maire de Niafles dans Ouest-France, les propos que vous auriez tenus à Lourdes et que nous ne voulions croire avant de les avoir entendus de nos propres oreilles, nous furent bien confirmés ce soir-là, puisque c’est votre propre bouche qui les prononça.
Votre décision de normalisation ‑ c’est-à-dire de fermer l’église Saint-Martin de Niafles – était prise et vous veniez pour l’annoncer. Vous nous concédiez une messe « en latin » le dimanche à 9 h, à près de 40 km de Niafles. Et bien sûr pas question de messe traditionnelle, catégoriquement Ah, vous faites bien partie de ces évêques « à l’écoute » mais qui n’entendent toujours que d’une oreille !
La Providence m’a permis de voyager en train avec vous le lendemain matin car je travaille à Paris et j’avais fait le déplacement. J’ai pu ainsi m’entretenir avec vous quelques minutes. Vous avez bien voulu m’entendre (ou n’avez pu faire autrement…) et ce fut sans hostilité. C’est donc votre clergé (ou du moins ceux qui ont emporté votre décision) qui nous déteste tant.
Je vous posais la question : « Pourquoi votre clergé nous déteste tant ? » Par votre réponse vous me le confirmiez : « C’est une histoire vieille de quarante ans »
Je vous ai répondu qu’il n’était pas de notre rôle de tirer quelque conclusion que ce soit de quarante ans de pastorale mais que, pour notre part, ces quarante ans de persécution nous avaient aguerris. Nous sommes entraînés comme les athlètes du stade et, si vous ne savez vous imposer un peu face à ce clergé dans le vent de l’histoire ancienne, sachez que c’est routine pour nous. J’ai cherché à vous faire comprendre qu’il fallait changer de décision car elle ne pouvait apporter la paix, une paix que vous ne pouviez que souhaiter, dans votre diocèse. Vous ne disiez rien.
Samedi matin, j’ai cherché à vous rencontrer, vous n’y étiez pas. Je vous ai fait donc remettre une lettre avec en copies nos différents courriers : une lettre au nonce apostolique datée du 17 et deux autres postées ce jour, l’une adressée à Mgr Castrillón Hoyos et l’autre à Mgr Ricard, dans l’espoir exprimé de vous faire comprendre qu’il était encore temps pour vous de sortir honorablement de cette mauvaise affaire pour l’honneur de l’Église.
Aujourd’hui, lundi de Pentecôte, cette église que vous vouliez fermer l’est bien, mais ce sont des fidèles qui s’y sont enfermés pour prévenir tout saccage dans le chœur, comme vous l’avez fait pratiquer chez ces malheureuses bénédictines de Craon, m’a-t-on dit.
Comme par hasard, votre vicaire général est venu faire un petit tour à Saint-Martin, accompagné de quelqu’un pour des « travaux » dans l’église ! ? Cette prévention était donc bien justifiée et il n’y aura pas de bloc de béton au milieu du chœur et la table de communion sera toujours là pour le jour inéluctable où la messe sera de nouveau dite ici. Le sacrifice ne sera pas offert sur une table, mais les fidèles auront une table pour le repas eucharistique, c’est mieux comme ça et cela vous explique un peu mieux notre attachement au rite traditionnel qu’une quelconque question de « sensibilité » comme on ne l’entend que trop.
L’abbé Chéhère a donné sa vie au service de l’Église et quarante ans pour que la lampe du sanctuaire reste allumée dans ce village de Niafles.
Il ne tient qu’à vous, Monseigneur, de rallumer cette flamme, n’est-ce pas un rôle plus conforme à votre mission que de fermer des églises ?
Veuillez croire, Monseigneur, à notre attachement à Jésus-Christ, à sa Sainte Église avec tout ce que cela comporte puisque c’est le sens de notre vie.
Jacques Le Morvan
1 commentaire:
Cher monsieur Le Morvan,
En réponse à votre lettre au contenu bien affligeant pour l'église "concilaire" de France,
que faudra t'il donc faire pour que vous compreniez enfin que la très grande majorité des évêques de notre pays - Républicains et Modernistes dans l'âme - ne valent plus rien, n'ont d'évêques que leur mître si je puis dire et sont pliés aux idées de la révolution française avec tous les horreurs que l'on connaît ! Vous vous étonnez à juste raison de ce qui s'est passé l'autre jour, scandaleux il faut bien le dire, mais vous restez encore et toujours attaché à cette église sectaire concilaire, qui ira plutôt faire des concessions et des "amourettes" aux protestants, aux juifs, aux musulmans, aux divorcés, aux homos.... qu'à des fidèles catholiques comme vous, et qui de surcroit est "haineuse" envers la Tradition Catholique de TOUJOURS (c'est là un bien grand mystère d'iniquité) souhaitant à plus ou moins long terme sa disparition j'en ai bien peur! (vous reconnaitrez l'arbre à ses fruits : NSJC)
Monsieur, qu'attendez-vous pour quitter cette "église" qui n'est plus catholique ou si peu, avec femme et enfants, qui vous trompe depuis plus de 40 ans maintenant et qui veut progressivement son extinction, chose incroyable mais ô combien vrai.(l'église cèdera un terrain aux musulmans pour construire une abominable mosquée mais refusera ce même terrain aux traditionnalistes qui en feront la demande pour ériger une chapelle). Ne vous plaignez pas car l'on a l'église, les évêques et les prêtres que l'on mérite. Un conseil d'ami : rejoignez vite la Tradition Catholique de Toujours de la FSSPX,(les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle : NSJC) là vous trouverez votre bonheur, de Saints prêtres et évêques, des lieux de Saintes Messes et de prières comme vous le souhaitez, je vous en donne l'assurance, ou alors... ne vous plaignez plus ! Croyez cher Monsieur le Morvan, néanmoins à toute ma sympathie ! En union de prières !
Un fidèle de la Tradition qui vous veut du bien !
J.R. de Vendée
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